Michel
A la différence de la plupart des pays tropicaux, Madagascar n’a cessé de voir régresser, au cours des cinquante dernières années, sa position internationale en tant que producteur et exportateur d’épices et de produits associés. A partir du début des années 70, les grandes plantations ont progressivement disparu et le souci d’une production marchande a souvent fait place aux nécessités du court terme qui amenaient à prioriser les cultures de subsistance, voire la cueillette. Sous l’effet de la croissance démographique et du manque de formation et d’encadrement des petits paysans, il s’en est suivi une chute considérable des productions d’exportation, la dégradation de l’environnement et la disparition d’une partie des infrastructures de transport terrestre.
Lorsque fut créée l’entreprise de Michel au début de l’année 2000, la plantation dont il fit l’acquisition était, elle-même, sur le point de sombrer. Partant du constat que les appuis reçus de l’aide internationale permettaient de résoudre des situations d’urgence ou de ralentir une régression constante des filières agricoles, mais ne parvenaient pas à une relance durable de ces filières qui puisse répondre aux normes de quantité et de qualité fixées par les marchés d’exportation auxquels la production des épices est principalement destinée, le projet de Michel s’efforce d’expérimenter une approche différente et complémentaire.
Cette approche repose sur l’analyse que le développement d’exploitations modernes et de taille suffisante est indispensable à l’augmentation des productions, au suivi de la qualité des produits, à leur transformation, à leur conditionnement, à leur commercialisation. Une relance durable des filières de l’agriculture de rente en dépend.
Simultanément, il est indispensable que ces entreprises s’impliquent activement dans l’appui technique aux petits paysans, en participant à un encadrement des productions et en assurant la valorisation des produits par l’amélioration de la qualité et la mise en place de circuits courts de commercialisation, excluant l’usure et le troc.
Son entreprise veut être une entreprise responsable et solidaire, engagée dans la création d’emplois, la distribution de revenus et la transmission de compétences.